Résumé :
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Dossier consacré à l'évolution de la littérature belge francophone de 1920 à nos jours, en perpétuelle recherche identitaire. L'histoire des langues en Belgique, avec la cohabitation du français et du flamand depuis la naissance de l'Etat ; la difficile définition de la littérature belge. 1830-1920 : célébration d'une nation devenue libre, inspirant les auteurs ; double perception de l'identité belge par rapport à la langue française ; esthétique tantôt réaliste ou naturaliste, tantôt symboliste ; la place d'Emile Verhaeren et de Maurice Maeterlinck. 1920-1960 : les divers courants littéraires en écho aux bouleversements d'après 1918 avec l'éclosion du surréalisme et du socialisme dans la littérature ; la portée de Georges Simenon dans l'entre-deux-guerres ; l'accentuation de la rivalité entre les écrivains du Nord, s'exprimant en flamand, et ceux du Sud, s'exprimant en français ; leur divergence culturelle et sociologique ; le dilemme des auteurs francophones, partagés entre leur pays et la France ; l'occupation allemande et l'après-guerre : l'édition et la littérature belge face à la censure nazie, la fracture économique entre la Flandre et la Wallonie, la modernisation de la société ; la position des écrivains durant cette période, attachés au sol natal ou rejetant leur pays à l'instar d'Henri Michaud. La Belgique depuis les années 1960, agitée par un délitement politique et des querelles linguistiques : la mise en question par les écrivains belges francophones sur leur relation au pays, tels que Jean-Philippe Toussaint et Amélie Nothomb ; la question du rapport à la langue française et à la France : cartésianisme et francisation de l'écriture pour les uns, imaginaire et belgicisation de la langue pour d'autres ; le creuset littéraire constitué par le vide identitaire depuis 50 ans. Le statut des lettres belges, foisonnantes mais difficiles à cerner car encore peu visibles sur la scène internationale par rapport à la France, et en réinvention incessante.
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