Résumé :
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La notion de clientélisme est ici interrogée de façon critique. Elle est analysée à la fois comme concept savant et comme étiquette morale mobilisée par différents acteurs de la vie politique (partis, ONG, organisations internationales) afin de dénoncer des pratiques considérées comme s'éloignant de l'idéal du citoyen libre : pour exprimer une opinion, pour voter, pour se mobiliser. Le clientélisme est ainsi défini comme un rapport politique personnalisé où des échanges de biens interviennent, et comme une notion construite dans le débat public, de manière variable en fonction des pays et des contextes sociohistoriques. Les auteurs retracent d'abord l'histoire savante du concept, depuis l'anthropologie sociale jusqu'aux études sur l'achat de votes. Ils analysent ensuite différents cas nationaux et différents moments où ce concept a été utilisé. Ils concluent en proposant de nouvelles pistes méthodologiques et analytiques à l'aide de la tradition des études de E. P. Thompson sur l'économie morale.
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