Résumé :
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Le contraste est spectaculaire entre l'indignation qui nous saisit devant certains faits divers et l'indifférence avec laquelle nous absorbons, à travers les médias, le spectacle des cinq millions d'enfants qui meurent de faim chaque année sur la planète. Alors que les frontières nationales s'effacent, il devient de plus en plus incongru de les considérer comme des lignes de partage des eaux sur un plan éthique. Il n'est cependant pas évident d'étendre à l'échelle du monde les principes de justice auxquels nous adhérons. Pourtant, les sciences sociales et l'écologie apportent des arguments empiriques incontournables pour convaincre de la nécessité de lutter contre les inégalités dans le monde. D'une part, cela va dans le sens de nos propres intérêts : la pauvreté et les inégalités sont délétères pour toute société. D'autre part, elles sont dangereuses à l'échelle de la planète : dès lors que nous partageons une même terre, la question de ce qu'est un juste partage ne peut être éludée. Il s'agit, tout simplement, d'habiter un monde vivable.
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